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A lire :-)

Pour une meilleure compréhension du parcours proposé dans ce site,
j'invite chaque visiteur à lire chacune des parties extraites du texte "A la Folie..." dans l'ordre. (ou à télécharger le PDF)
Amicalement,
+ Pierre +
27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 12:03

A tout ceux qui ont pu lire "A la folie", je propose un petit sondage afin de mesurer l'écho que peut avoir ce parcours.

Pour répondre au sondage, cliquer ici :

En vous remerciant pour vos réponses, soyez assuré de la bénédiction de Dieu sur chacun de vous !

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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 10:49
J'en ai marre de souffrir ! Pourquoi la souffrance ? Je souffre trop !
Note :
Cet article ne juge en rien de la manière dont telle ou telle personne vivrait la souffrance. Chacun essaie de surpasser ses épreuves autant qu'il le peut et parvenir à les vivre de telle ou telle façon est sans doute délicat.

Cet article veut simplement éclairer sur une vision de la souffrance et sur le sens à lui donner. Dans tous les cas, la souffrance qui pourrait être la tienne en lisant cet article, et qui selon moi a aussi un sens, ne veut pas être ignorée et méprisée, quelle qu'elle soit. Si tel est l'effet ressenti à la lecture de cet article, alors il vaut mieux l'oublier, ce n'est pas le but.

C'est la foi chrétienne qui me dit que ta souffrance peut porter du fruit au plus profond de toi-même et cet éclairage est le sens de cet article. Si c'est pour toi une absurdité, alors ne m'en veux pas au moins de le croire pour toi. J'espère juste ne pas te blesser.


La souffrance est sans doute ce qu'il y a de plus révoltant dans le monde. C'est sans doute ce qui pousse tant de gens à rejeter l'idée d'un Dieu qui puisse être tout Amour. Car ils sont nombreux, ceux qui pensent ainsi :
"Si Dieu existe, alors pourquoi ces guerres, famines, etc. ?
Alors pourquoi moi-meme je souffre autant ?"

Nous n'avons pas le droit, au nom d'un Dieu qui serait Amour, d'ignorer et de rejeter cette question, cette suspiscion sur Dieu qui sans cesse doit retentir à nos oreilles, sachant à quel point la souffrance est le sort de beaucoup d'entre nous.

Cet article, comme la foi chrétienne, n'est pas capable d'expliquer la souffrance sur cette terre, dans le sens où elle éclairerait le POURQUOI de la souffrance. Elle peut par contre donner un sens à la souffrance vécue (le POUR QUOI ?, ou "en vue de quoi ?" ) et c'est sans doute ce qui doit nous consoler.

Deux attitudes pour une seule et même souffrance

Nous savons tous que la souffrance est un vrai scandale. Elle n'est pas désirable en elle-même, n'est pas aimable, et nous ronge au fur et à mesure qu'elle s'accumule. Elle est une vraie remise en cause pour le croyant, car comment Dieu, si bon, si aimable, laisserait courrir une chose si rebutante, si scandaleuse ?
Une vraie question donc qui appelle une vraie réponse.

Face à la souffrance, il est possible de vivre princiaplement deux attitudes, opposées une fois encore. La premiere est celle du rejet, où personne ne peut nous comprendre, ou l'on veut en finir, et où la souffrance n'est pas acceptée alors qu'elle est inévitable.
Loin de moi l'idée de me faire juge de ceux qui la vivent ainsi. Chacun de nous, pour chaque souffrance, est tenté de le vivre ainsi, incapable d'accepter ce qu'on devrait pourtant regarder en face. C'est une attitude qui a la fois minimise la souffrance face aux autres, et l'accentue une fois seuls.

L'autre attitude consiste à l'accepter et à chercher, non sans difficulté, à la supporter. Le but n'est pas de dire : "Regardez ces gens qui supportent la souffrance, comme ils la vivent mieux !" Bien sur que non, la souffrance demeure la souffrance.
Non le but est de rester debout, de ne pas accorder la victoire à la souffrance et au mal, d'essayer d'en sortir vainqueur. De ne pas laisser la souffrance, réelle, prendre toute la place au point d'en écarter les petites joies, les petites lumières qui existent pourtant bel et bien, qui sont là aussi pour alimenter notre lutte.

Dieu est Tout-Puissant

Bien souvent, les croyants cherchent à "justifier Dieu", en disant qu'Il ne provoque pas la souffrance et qu'Il n'en a donc aucune responsabilité. Cela est vrai, bien entendu, mais cela ne constitue pas une réponse satisfaisante. Car soyons honnête vraiment : si Dieu n'est pas l'initiateur de la souffrance, Il la laisse pourtant prendre une certaine place sur terre.
Car Dieu est vraiment Tout-Puissant. Il a vraiment les moyens, d'une Parole, de retirer la souffrance de cette terre, à jamais. Il a les moyens, c'est sûr, d'enlever la souffrance dans ta vie d'une parole.

Il a créé la terre entière et tout ce qui fait ta vie, Il le sait, Il l'a permis. Tout ce qui est souffrance dans ta vie, Il l'a vu, Il l'a permis. C'est dur d'entendre ceci quand on sait que Dieu est Tout Amour. Mais doit-on se voiler la face ? Il est Tout-Puissant !

Dieu est aussi tout Amour, et ces deux dimensions de Dieu se cotoient d'une manière qui nous apparaitrait inexplicable. Tout comprendre demande du temps, et encore plus avec Dieu lui-même. Mais nous pouvons essayer d'y répondre en partie.

La souffrance prend du sens si tu lui en donnes

Car j'entends bien ta question : "Si Dieu peut arrêter la souffrance, alors :
Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ?"

Pourquoi ne le fait-Il pas ? Pourquoi permet-il tant de morts, de maladies, de souffrants, etc. ? Même nous chrétiens luttons chaque instant pour en éviter le maximum.

On ne saurait comprendre la souffrance des autres sans s'attarder sur sa propre souffrance. Il peut arriver qu'aller au devant de celle des autres soit prétexte à ne pas trop regarder la sienne, voire oublier la sienne.
Mais c'est dans ma propre souffrance que Dieu me montre ce qu'Il en fait.

Car c'est un fait : la souffrance nous transforme. En surface déjà, en éveillant, si nous le voulons, notre compassion pour ceux qui souffrent.
Mais plus encore intérieurement, la souffrance te transforme. Comme je l'ai dit, deux attitudes sont possibles face à elle. La première est le rejet, et avec elle, le rejet de Dieu. Avant le Christ, l'homme disait "C'est Dieu (ou ce sont les dieux) qui nous punissent pour notre faute ou celle de nos pères !" Que ce soit les Juifs ou les autres religions, voilà ce qu'on pensait de la souffrance. On occultait que Dieu est Amour.
Depuis le Christ, l'homme a vu que le Christ lui-meme a souffert tout autant. Alors il dit : "C'est impossible. Dieu est une fable, il n'existe pas. Car même pour le Christ, qui serait son propre Fils, Il a laissé faire !"

Sans doute une fois ce cri de révolte passé, nous pouvons envisager la vraie transformation qu'opère en nous la souffrance. La souffrance acceptée nous dépouille, nous vide et nous débarasse du superflu, de tout ce que nous recherchions mais qui en fait nous perd. Le superflu, c'est simplement ce qui n'est plus rien face à notre souffrance. Et ce qui reste, ce sont les moments d'amour et d'amitié, la réalité profonde de la vie et ce qui nous touche au fond de ce que nous sommes. Et comment ne pas être sûr que c'est là que le Seigneur se trouve. Car bien entendu, quand tout va bien, il est difficile de nous plonger au coeur de nous-mêmes et plus encore d'y découvrir Dieu.
Voilà pourquoi il nous faut accepter notre souffrance, afin de trouver, garder et approfondir Dieu. Voila pourquoi ceux qui aiment profondément le Christ et Dieu sont des âmes qui ont souffert, pas forcement plus que d'autres, mais suffisamment pour accepter la souffrance et se laisser dépouiller par elle.

Ce sens n'apparait que pour celui qui veut le voir. Accepter et comprendre sont un seul et même mot pour la souffrance, qui demeure inutile tant que je refuse ce but de la souffrance dans ma vie : ma propre transformation.

Ce fruit de la souffrance dans ma vie est sans doute ce qui doit me consoler le plus. Le Seigneur permet la souffrance dans le but de nous retrouver au fond de nous-mêmes. Et il faut donc accepter de nous y plonger au plus vite (au coeur de nous-mêmes !) pour goûter aux vraies consolations de la foi.

Souffrance pour le salut

Alors seulement nous pourrons vivre la souffrance dans sa dimension salvatrice qui sans doute permet d'achever le sens que l'on peut lui donner : le sens de la souffrance du Christ durant Sa Passion.

Il s'agit alors d'offrir sa souffrance pour le salut des âmes, par amour pour Dieu et pour elle. La souffrance devient "matière de salut" c'est-à-dire offerte pour la conversion des hommes, et pour le salut de tous. Comment ? Voilà sans doute ce qui appartient à Dieu, Seule certitude, c'est que cela marche. Car notre grande petite Thérèse, par sa souffrance au fond d'un couvent, en est devenue patronne des missions, et ce n'est pas pour rien, tellement elle porte du fruit !

Cette dimension de la souffrance est réalisée en plénitude par le Christ sur la croix, car c'est elle qui permet d'offrir le salut à tous les hommes. Notre souffrance permet alors de "compléter ce qui manque aux souffrances du Christ", comme dit Saint Paul, c'est-à-dire devenir participant à la rédemption du monde. Cette participation nous dépasse, mais se vit simplement dans le concret, en acceptant d'offrir nos croix quotidiennes, petites ou grandes.

Poursuivre coûte que coûte

Alors pour finir, je crois qu'il convient de préciser que le sens donné ne doit pas nous faire abandonner la lutte contre la souffrance. Car si nous parvenons, pour nous-mêmes, à lui donner un sens, elle reste et demeure un scandale à échelle humaine. Et si Dieu, qui pourtant agit dans la souffrance, ne l'éradique pas complètement, c'est aussi de manière certaine qu'Il compte sur notre compassion et notre capacité à nous sentir concernés par la souffrance autour de nous. Et là où la souffrance demeure un mystère pour notre prochain, il est bon qu'il puisse voir que le sens donné n'est pas prétexte à laisser la souffrance se propager.
Apaiser la souffrance à la fois par l'acceptation et par notre lutte, c'est un témoignage d'amour, et déjà un pas dans la venue du royaume. Tout ceci en gardant en tête qu'une souffrance qui demeure peut porter un fruit invisible à tes yeux, et pour lequel tu dois avoir confiance en Dieu, et ne pas juger de Dieu trop vite : car c'est tellement tentant ! On ne sait pourquoi Dieu a choisi ce moyen, mais c'est en vue de porter du fruit, et nous devons le croire !


Bon courage sur cette question qui a les moyens de nous révolter à chaque croix, mais qui véritablement te transforme, et sauve le monde, c'est certain !

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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 08:12
Seigneur crucifié et ressuscité,
Apprends-nous à affronter les luttes de la vie quotidienne,
Afin que nous vivions dans une grande plénitude.

Tu as humblement et patiemment accueilli
Les échecs de la vie humaine
Comme les souffrances de la crucifixion.
Alors les peines et les luttes
Que nous apporte chaque journée,
Aide-nous à les vivre
Comme des occasions de grandir
Et de mieux te ressembler.
Rends-nous capable de les affronter, pleins de confiance en ton soutien.

Fais-nous comprendre
Que nous n'arrivons à la plénitude de la vie
Qu'en mourant sans cesse à nous-mêmes
Et à nos désirs égoïstes.
Car c'est seulement en mourant avec toi
Que nous pouvons ressusciter avec toi.


Mère Teresa
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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 17:41
La liberté : éternelle question

Il est plaisant aujourd'hui de prétendre ne pas avoir de réponse sur la question de la liberté. Au fond sommes-nous libre ?  Quel est le conditionnement qui nous empêche d'être libre, celui qui nous ouvre à plus de liberté ? Au fond, puis-je disposer réellement de mon libre arbitre ? Dieu n'est-il pas maître de tout ?

Sur la liberté, on en entend beaucoup. Beaucoup la voient comme une bulle ou je peux aller et venir librement, mais limitée dès qu'elle touche la bulle de l'autre. La liberté, pour beaucoup, c'est de faire ce que je veux, tant que je ne fais pas de mal à l'autre.

C'est à chacun de découvrir ce qui fait vraiment sa liberté, à travers les actes qu'il pose. On comprend la nécessité de respecter l'autre pour vivre ensemble, mais comme si on en était contraint, et que cela nous empêchait d'être vraiment libre.

Lien entre Vérité et Liberté

La Liberté ne peut se comprendre si elle n'est pas mise en rapport avec la Vérité, comme le dit le Christ lui-même : la Vérité nous rendra libre.

Ce que nous savons de la vérité, c'est comme un enclot qui délimite "l'espace" de nos décisions, car c'est bien à partir de ce que nous savons que nous posons nos choix, que nous prenons des décisions.
Par exemple, si je joue à la bataille (aux cartes) et que je ne vois que 5 cartes sur 8, je vais choisir la meilleure carte sur les 5. Si par contre je les vois toutes, mon choix sera différent et meilleur. Plus j'en sais, et plus je peux faire un choix libre, c'est-à-dire mettre la carte qui me fait gagner, mais pourquoi pas, mais librement, une carte qui me fait perdre.

Cet "espace" de décision (que montre l'image de l'enclot) grandit indéniablement avec ma connaissance de la Vérité. de manière parfaite, au ciel, quand tout nous sera révélé, l'enclot sera repoussé à l'infini, au point de ne plus exister. Mais d'ici là, nous devons rechercher la Vérité afin de pouvoir exercer notre liberté de manière plus parfaite.

La Vérité libère donc bel et bien, donnant à chacune de nos décisions une dimension bien plus libre et consciente que si nous ne savions rien. C'est pourquoi la quête de Vérité est indubitablement liée à notre liberté.

La véritable Liberté

Mais face à une plus grande connaissance de la Vérité, il manque enfin une chose indispensable : notre bonne volonté. C'est-à-dire accepter de nous conformer à ce que la découverte de la Vérité implique dans nos choix. Par exemple, découvrant que le meurtre est mauvais, je suis véritablement libre si je résiste à une éventuelle pulsion de meurtre qui surviendrait, au profit de ce qui est le meilleur, même si cela est contraire à mon ressenti, mes pulsions, voire mes désirs.
Ce qui est vrai pour le meurtre est vrai pour tout ce qui fait notre vie, et notre péché, au point que celui qui choisit de suivre ses "pulsions" et envies n'est pas libéré. Il dispose de cet espace de décision plus grand, mais est comme attaché à un poteau en plein milieu. Notre nature est telle qu'elle réclame beaucoup de choses mauvaise vis-à-vis de nous-mêmes, l'autre ou Dieu. Ma vraie liberté, sachant cela, me permet d'échapper à cette emprise, de "briser le poteau", et d'aller librement vers ce que je pense le meilleur.

Ainsi être libre ne signifie pas faire ce que l'on veut, mais bien notre capacité à choisir le meilleur, au dépend de nous-mêmes souvent, par Amour pour Dieu et pour les autres.

Ainsi la Vérité, la Liberté et l'Amour deviennent liés et indissociables. L'Amour est Dieu, la Vérité c'est le Christ, et la Liberté est l'action même de l'Esprit-Saint. C'est une trinité de vie qui doit nous animer et être objet de notre désir.


La Vérité vous rendra libre !

+ Pierre +
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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 22:01
"Seigneur, que veux-tu que je fasse ?"

Si tu lis cet article après avoir recherché des éléments sur ce que peux être ta vocation, alors c'est que pour toi savoir ce que Dieu attend fait partie de tes préoccupations. Voici ici quelques petits éléments qui à mes yeux manquent parfois dans les invitations de nos prêtres à discerner notre vocation. J'essaierai d'être le plus éclairant possible. Cependant, ne t'attends pas après lecture de cet article à avoir trouvé ta vocation. Tu trouveras ici en quoi consiste cette recherche, et quelques indications sur comment t'y prendre. Cet article est certes court pour prétendre faire le tour de la question, mais veut surtout apporter quelques éclairages.

Les états de vie, la vocation


Bien souvent, sur la question de la vocation, nos questions se trouvent facilement face à un sourire nous expliquant : la première des vocations est la sainteté ! :-)
Ceci bien sûr, comme tout ce qui peut nous agacer dans la Vérité qui vient de Dieu :p, est parfaitement vrai. La vocation seconde lié à notre état de vie est au service de la première des vocations : la sainteté, qui est bel et bien universelle, c'est-à-dire pour tous, toi le premier.

Cependant, quand on parle de discerner sa vocation, nous faisons bien entendu référence à l'état de vie que Dieu désire pour nous, à vivre sur terre en attendant le face-à-face. Il s'agit principalement de cerner si Dieu attend de moi une vie religieuse ou sacerdotale, dans un célibat consacré, ou si au contraire Il attend de moi que je me donne dans le sacrement du mariage.

Le célibat non-consacré, quant à lui, n'est pas une vocation à part entière. Bien sûr, on peut se trouver à le devenir par les évènements de la vie, mais rien que le fait de voir qu'aucun sacrement ne vient apporter son soutien à un tel état de vie (si ce n'est l'eucharistie, qui accompagne chacun des états de vie) suffit à nous montrer que si tu vis le célibat, il faut avoir confiance, surtout si tu en as le profond désir, que cet état est transitoire, comme un temps de préparation au service de ton don futur dans l'une ou l'autre des voies. Il peut devenir permanent si tu le décides, et dans ce cas le chemin sera différent, bien qu'une vraie reflexion au niveau de la consécration de ce célibat puisse être envisagée. Mais si tu es en recherche, alors je te dis que tu ne cherches pas en vain.

L'Attente

Car bien souvent, on souhaite "trouver notre vocation", en oubliant la période nécessaire, indispensable même, à l'accomplissement du plan de Dieu dans nos vies. Ce temps est celui de l'attente. C'est un temps difficile où je ne sais pas forcément ce que Dieu attend de moi, et où je dois justement apprendre à Lui faire confiance, pour qu'Il me montre ce qu'Il veut pour moi.
Ainsi donc, une personne qui n'a aucune idée de quelle est sa vocation n'est pas forcément une personne qui n'a pas pris le temps de discerner sa vocation, mais pour laquelle Dieu préfère attendre "le moment favorable", et pour laquelle Il veut se servir de ce temps d'attente pour la préparer. A sa vocation future bien sûr, mais tout simplement pour apprendre à se donner. Voilà pourquoi il convient de ne pas être trop pressé, d'accepter l'attente, de la recevoir de la part de Dieu comme temps où Il nous modèle. Ce temps est variable d'une personne à l'autre, mais tu peux être sûr qu'il t'est nécessaire. Si donc tu vois que tu t'es vite engagé dans l'une ou l'autre des vocations, n'hésites pas à te remettre en cause sur ce point, car ceci te sera très utile pour vivre parfaitement ta vocation plus tard.

Discerne ton mariage

On peut être tenté de placer le discernement de sa vocation au niveau de la vocation religieuse. En effet, on voit pour celle-ci qu'un temps de reflexion est toujours engagé pour se mettre à l'écoute. Ce temps (propédeutique, mais qui peut se poursuivre) est un "passage obligé" pour tout célibat consacré. Tellement obligé qu'on ne le pense pas indispensable pour un engagement dans le mariage. Certes, le mariage se prépare à deux, au moment où il est envisagé.
Mais ce n'est pas ce dont je te parle. Non, le mariage, comme la vie sacerdotale, peut être discerné avant, bien avant d'être deux. Ce discernement est celui d'une âme qui demande à Dieu ce qu'Il attend d'elle. Il s'agit de demander à Dieu quelle voie Il choisit pour nous. Comme une personne qui ne connait pas sa vocation n'est pas forcément au point zéro dans son discernement, une personne peut aussi connaître sa vocation avant que celle-ci ne se réalise pour autant. En effet, le temps de l'attente est toujours nécessaire. Mais le discernement peut tout de même être mené loin pendant cette attente pour une âme disponible à l'Esprit et attentive à Dieu.

Le mariage donc, peut être perçu avant d'être deux, à l'unique condition que cela soit fait en pleine honnêteté envers Dieu et envers soi-même. Alors le Seigneur donnera les clés pour percevoir si la vie consacré ou si le mariage correspond au plan de Dieu sur soi.

Les Certitudes


On se plait à dire parfois que l'on est jamais sûr de sa vocation. Bien sûr, c'est une quête et un chemin, et donc en perpetuelle évolution. En ce sens, il est vrai que le discernement peut évoluer tout autant et être à mille lieux de là où on en est à un moment donné. Cependant, il est possible d'avoir la certitude suivante : "Aujourd'hui (à tel moment), ce que Dieu m'a montré me permet de dire assez certainement que ma vocation est celle-ci, ou du moins de dire que Dieu me pousse à penser celle-ci."
Cette certitude n'est pas un engagement définitif, mais simplement un pas ferme d'une âme qui veut et peut discerner. Non, la recherche de la vocation n'est pas un brouillard permanent, et plus encore, une fois le OUI prononcé, il doit pouvoir être libre, serein et donc affermi. Il le sera si l'on est attentif aux signes que Dieu nous donne pour affermir la réponse que l'on recherche. Et je suis sûr qu'ils existent pour chacun d'entre nous.

Où trouver des réponses ?

Un supérieur de congrégation dit à un postulant :
- Si une voix venant du ciel vous demande de devenir moine pour la vie, le feriez-vous ?
- Oh oui mon Père, bien sûr !
- Mais mon jeune ami, tu ne dois pas écouter une voie qui vient de l'extérieur. La voix se trouve au fond de toi, de ton âme.


Voilà tout à fait où doit se trouver notre recherche et nos certitudes. Là encore, Dieu nous éclairera autant qu'Il le faudra si c'est au coeur de nous-mêmes que nous menons notre enquête. C'est en découvrant Dieu et soi-même que nous sommes capables de percevoir ce que Dieu attend de nous, et ce qui nous convient. Mais cela est impossible sans donner du temps à Dieu dans le silence et la prière, tout à fait disponible à son Esprit. Ainsi donc, quand bien même aucune réponse ne semble venir, il convient de toujours prendre ce temps régulier où je me mets en silence et à son écoute. Et si l'attente se fait longue, alors fais-en simplement part au Seigneur, et demande avec insistance ce qu'Il te faut soit pour patienter d'avantage, soit pour avoir enfin une réponse.
Ta foi doit pouvoir aller jusqu'à cette certitude qu'Il ne t'oublie pas, et que sur ce point précis de la vocation, toi qui cherches, TU AURAS UNE RÉPONSE !
Bon courage dans ce discernement. La recherche de notre vocation peut être parfois longue, et jamais courte, dans le temps de Dieu. L'attente est une étape obligée pour celui qui l'accepte et veut servir Dieu, mais le bonheur qui en découle en est aussi bien plus grand.
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 12:16
En s'attardant parfois à la vie des saints, on peut se demander la place que tient le mariage et le célibat dans un parcours de sainteté. En effet, si vous avez parcouru le site, alors on parle beaucoup de dépouillement et d'abandon, et on peut en venir à se demander si renoncer au mariage ne fait pas parti du parcours vers la sainteté, vu le nombre de grands saints ayant choisi le célibat consacré.

On peut aussi se dire que cette question est tout à fait infondée. En effet, il existe de nombreux saints et saintes, surtout saintes, qui se marièrent , et même si pour plusieurs, les mariages ne furent pas toujours heureux, il n'en resta pas moins le cadre d'expression d'amour et de sainteté tout aussi vertueux que la sainteté des célibataires consacrés.

Je souhaite donc par cet article rappeler à la fois deux choses :
- ce qui différencie l'amitié de l'amour (conjugal) pour quelqu'un, et qu'est-ce qui rend ces deux expressions de l'amour très grandes et toujours grandissantes.
- que le mariage est tout autant un parcours vers la sainteté, tant qu'il est en conformité avec la volonté du Père

C'est donc tout autant un article permettant de percevoir où se situe le discernement de notre propre vocation.

Amour d'amitié et amour conjugal

Il est tentant, surtout avec la jeunesse, de vouloir placer la relation conjugale comme plus grande que l'amitié, car souvent on la perçoit au niveau du sentiment ou de la profondeur de la relation.  Or, l'amitié et l'amour conjugal ont des choses précises qui les differencient et les placent chacun à leur niveau de complémentarité et d'expression de l'amour qui peut combler en partie le coeur de l'homme. qui désire aimer et etre aimé. Les deux sont un don de soi (car expression de l'amour) mais chacun sur un registre différent.

Ce qui rend tout d'abord l'amitié exceptionnellement belle, c'est sa gratuité. La gratuité est ce qui définit en premier lieu l'amitié véritable. Cela signifie ceci : l'un et l'autre établissent et vivent une relation, la creusent et désirent la creuser, mais en gardant toujours à l'esprit que la liberté de l'autre prime sur mon désir de "garder la relation". La gratuité revient donc au fait qu'à chaque instant, mon ami peut tout arrêter. Je n'exige rien qui ne me place avant mon ami. Cette gratuité, si elle peut dérouter, car nous pouvons souhaiter que rien ne me sépare jamais de mon ami, en est aussi le ciment et sa grandeur. En effet, moi-meme, je suis libre de rester ou de partir. Or je reste, et gratuitement. Ainsi, l'amitié doit etre un échange de cadeaux, et non un "troc" à l'amiable. Ce n'est pas "je reste ton ami car tu restes mon ami", mais bien plus "je désire que nous soyons ami tant que tu le désires".
Cette percetion de l'amitié comme don gratuit et mutuel rend paradoxalement l'amitié solide, car généreuse envers l'autre. Et  "il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir".

L'amour conjugal, une fois désiré, construit et engagé par les liens du mariage (car tout le temps de préparation qui précède doit pouvoir préserver cette gratuité dont il est question dans l'amitié, avec en particulier la liberté du départ), perd sa dimension gratuite.
En effet, le mariage est un engagement, et un accord. Je choisis de demeurer auprès de la personne "pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare".
Il est donc clair que la relation perd sa gratuité (car il y a une promesse), mais au profit d'une autre dimension de l'amour, qui justifie par ce serment l'unicité du mariage (l'union avec une seule et unique personne). Cette autre dimension, c'est que le don est total !
En effet, si l'amitié est gratuite, l'amour conjugal lui est total, contrairement à l'amitié. En effet, l'amour conjugal permet le don total de la personne , corps et ame, et ainsi le don total de ma vie, et ceci n'est pas possible dans l'amitié (car justement les amitiés peuvent être multiples). Découvrir cette dimension du mariage conforte énormément la volonté de durer avec la personne choisie malgré les tempêtes, et explique pourquoi je peux m'unir d'amitié avec tout le monde, mais que par contre je ne puis me donner totalement à tous.

Ainsi, l'amitié se voit attribué le don gratuit, l'amour conjugal le don total !

La sainteté du mariage

Ainsi, ce qui est dit dans la partie "Donne-moi tes relations !" s'applique bel et bien à chacune de nos relations... sauf à notre époux/épouse. En effet, au coeur du mariage, le Christ invite au don total de l'un et l'autre, du corps, de l'esprit et de l'ame, afin "de ne faire plus qu'un".
Ainsi, dans toutes mes offrandes et mes renoncements, tout demeure vrai, mais doit se vivre à deux. La sainteté est l'affaire des deux époux qui ne deviennent plus qu'un. C'est donc un objectif que l'on se fixe à deux, un désir de sainteté qu'on poursuit à deux, des discernements que l'on effectue à deux, en vue de sanctifier non ma propre personne seule, mais le couple et la famille toute entière.

La sainteté se vit donc différemment dans chacun des états de vie, mais elle est bel et bien accessible qu'importe cet état. Plus encore, c'est dans le discernement de ma vocation, en cherchant vraiment à approcher au plus près la Volonté du Seigneur, que je puis devenir le saint que Dieu attend de moi. La sainteté au coeur du mariage a par ailleurs ceci d'étonnamment charitable : elle permet de façonner la société à l'image de Dieu, et de préparer le terreau des saints de demain. Elle est doit donc être visée par chacune de nos familles chrétiennes, avec toutes les exigences de cet état de vie, afin que ces familles reflètent au milieu du monde de la fusion que représente l'amour, et de ce qu'est la Trinité même, creuset d'amour inconditionnel.

Enfin je puis ajouter ceci : la relation au Christ résume et contient la gratuité de l'amitié et la totalité de l'amour conjugal. Voila pourquoi creuser ma relation à Lui m'éclaire autant sur ma manière de vivre à la fois mes amitiés, et à la fois ma relation d'époux/d'épouse. Car c'est au Christ que je me donne dans le sacrement du mariage, et c'est en lui uniquement que je puis devenir parfaitement un avec mon époux/épouse,  comme 2 gouttes d'eau qui se mélange avec la source, au point que ni l'une ni l'autre ne puisse se distinguer, et que toutes constituent le fleuve jaillissant de la source.
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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 11:34
Question :
J'aimerais aussi que , au regard de ce que tu as écrit, tu m'explicites le rôle de la Sainte Vierge dans le projet de Dieu pour nous, et comment nous, chrétiens, devons la considerer et surtout comment la prier
?


Réponse :
Meme si je ne me trouve pas toujours à même de parler au mieux de la Vierge Marie, car je crois qu'elle a été bien plus discrete (mais non moins présente) dans mon cheminement, c'est notre Mère du ciel et ca me fait plaisir d'en parler.

Il y a une chose qu'on pourrait me reprocher dans ce que j'ai écris, (dans "A la Folie") et que j'essaye un peu de rattraper avec le site. En effet, si je développe au maximum la finalité (la sainteté), et comment il me semble bon de la percevoir, je ne parle pas des moyens extraordinaires que le Seigneur a mis à notre disposition. J'ai donc publiés quelques articles supplémentaires dans ce but (Les saints (canonisés du coup), la Parole de Dieu, et maintenant celui-ci sur la Vierge Marie)

Pour comprendre les saints, il faut comprendre le rôle de la Vierge Marie. Et pour comprendre la Vierge Marie, il faut comprendre le rôle des saints !

Les saints sont ceux qui du bout de leur doigt (leur vie) désignent le ciel. L'Eglise les donne comme exemple, et ainsi nous assure que eux, dans leur vie, leurs écrits, leurs actions, conduisent tout a fait au Christ, un peu comme s'ils disaient : "Je suis ici car j'ai fait tout ce qu'Il m'a dit".
Tu n'es pas sans savoir qu'une des grandes différences que nous avons avec les protestants concerne  le culte des saints. Qu'ils me pardonnent, mais l'envie de dire : "Pauvres protestants ! (Pardons s'ils me lisent, c'est à prendre avec légèreté), ils doivent encore avancer dans la vie spirituelle s'ils ne sont pas capables de percevoir où se situe notre culte des saints...!"
Je dis cela car le culte des saints n'est rien d'autre qu'une relation toute spirituelle avec les saints. Le but n'est donc pas de faire un "culte" à la personnalité d'un saint, mais bien d'entrer en relation avec lui, pour qu'il nous désigne où aller. Je crois donc qu'il est bon de se laisser guider par eux, voire d'en choisir comme ami spirituel, dans le sens ou je le/la prie plus régulièrement et je lui demande des faveurs. J'en parle davantage dans mon article sur la communion des saints.

Pourquoi rappeler cela ? Tout simplement parce que Marie est la reine des saints. C'est-à-dire que Dieu, qui a préservé Marie de toute souillure, nous l'a donnée comme exemple suprême parmi les exemples concernant ce point : comment atteindre le Christ ?
Car si le Christ nous permet d'atteindre le Père, Marie est celle qui nous permet d'atteindre le Christ. Qui d'autre que Sa propre mère saura mieux nous conseiller sur comment y parvenir, compte tenu en plus de sa perfection.

Si tu contemples la vie de Marie, et que tu as percu la vie d'abandon dont je parle dans mon parcours, alors tu vas voir combien sa propre vie est tout a fait celle dont je parle. Les gens qui diraient le contraire ne lisent pas l'Evangile avec leur coeur, ou n'ont tout simplement pas l'expérience de la nuit spirituelle.
Marie a TOUT laissé pour que Dieu opère sur son Fils, sur elle, et sur le monde Son propre plan divin. Marie a tout laissé. L'Esprit-Saint intervient dans sa vie alors qu'elle va se marier, restera tout a fait vierge, va perdre son époux, puis offrira son Fils pour le salut du monde en accompagnant celui-ci jusqu'a la croix. Regardons nos propres vies et voyons combien nous nous indignons pour bien moins. Certes Marie a recu toutes les grâces, mais indéniablement n'en a pas moins suivi ce chemin d'abandon. D'autant plus que nous ne mesurons que très peu l'amour qui l'unissait, elle et Jésus. Seul un plus grand amour pour Jésus nous rapproche de cet amour qui les unissait, et le renoncement que cela impliquait dans leur propre vie. De plus, elle l'a fait avec une telle humilité que l'Evangile nous dit d'elle le stricte minimum, suffisant pour percevoir son abandon, mais juste ce qu'il faut pour comprendre sa place, et le rôle de cette femme (et de la femme en général).

Elle est vraiment un exemple pour nous dans sa confiance totale en Dieu. Comme nous, elle n'a pas tout compris (ce qui montre que la sainteté n'implique pas de tout comprendre, et de ne jamais se tromper). Comme elle, nous devons avoir confiance et humilité.

Mais on peut se demander : la Vierge Marie est-elle indispensable à la voie d'abandon dont je parle ? Pour l'Eglise, c'est clair ! Je crois que nous ne réalisons pas trop sans doute par habitude la différence dans la perception de Dieu avec Marie et sans Marie. Et pourtant nous devons nous poser la question.
Marie nous apporte un complément non-négligeable pour révéler et mieux savoir qui est Dieu : elle nous révèle la MATERNITÉ DIVINE !

La voie d'abandon, de mort à soi-meme est assez inconcevable pour bien des gens, même des croyants. Il serait intéréssant de la soumettre à des protestants ou même des musulmans par exemple. Cela reste difficile de leur proposer bien sûr, mais il est clair que ce qui frappe, c'est l'exigence de ce chemin.
Sans Marie, nous pouvons dire "Dieu est Amour". Mais notre esprit limité attribue à Dieu un regard d'amour de Père : quelqu'un d'exigeant, qui certes pardonne, mais, à la manière d'un Père, réclame beaucoup de son fils, pour qu'il aille "loin dans la vie" (spirituelle celle-là). Un amour d'exigence en somme !

La part de Marie rectifie l'équilibre Paternité-Maternité, non pas du coté de Dieu (qui contient en son essence même ces deux dimensions), mais du nôtre. Oui, Dieu est capable d'attention, de tendresse, de compassion, de "caresses" et cadeaux qui consolent. Mais Dieu, dans sa sagesse, les attribue par Marie car Il a fait de la femme, et Marie par-dessus tout, la dispensatrice des attentions et des tendresses de Dieu.
Donc ceux qui prétendent avancer sur ce chemin sans Marie vont se heurter à la rudesse du chemin, sans en percevoir cette tendresse maternelle qui l'accompagne.
Cela peut marcher un temps, mais jamais complètement. Entrer en relation avec la Vierge Marie, c'est donner à l'épreuve la compagnie toute humaine qui nous est nécessaire, et l'accompagnement d'une mère, qui complète notre vision de Dieu.
Le Christ nous est un époux, tout Amour, qui nous ouvre la voie de la sainteté et du salut.
Le Père nous est un Père, tout Amour, mais exigeant pour que nous ne nous contentions pas de la médiocrité.
Marie nous est une Mère, toute Amour, qui nous console et nous livre les tendresses de la part de Dieu même, comme un mari qui donnerait par sa femme le cadeau qu'il veut remettre à son fils, pour que celui-ci lui soit plus agréable. C'est une magnifique attention de Dieu que de tout laisser passer par Marie. Elle est simplement un canal d'amour, complice et effacée, mais dont la simple présence transforme notre vision de Dieu.

Comment donc la prier ?
Eh bien en entrant tout simplement en relation avec elle. Rire avec elle, pleurer avec elle, lui parler ! Elle est reine des saints, et comme je le dis, elle est spirituellement présente, comme chaque saint. Mais elle il faut la choisir tout particulierement car c'est Jésus qui nous la donne et la recommande pour Mère. Car si nous pouvons choisir nos amis spirituels (tel ou tel saint), cette mère, à l'image de toute maman, c'est Dieu qui nous la donne. Consacre donc ta vie à elle. Elle est un canal efficace entre toi et le Christ.

Un peu comme en se mariant : on ne peut pas faire abstraction de la belle-mère... :-) Et ceux qui la refuse s'handicape drolement pour l'avenir. Mais celle-ci est parfaite :-) et donc on gagne tout autant à passer par elle pour accéder plus rapidement à notre époux.

(L'image vaut ce qu'elle vaut, et même si elle peut faire peur à certaisn :-), elle a un grand fond de vérité).

En définitive, il faut lui attribuer la même place que celle qu'on donnerait à un saint. Mais si les saints et saintes que chacun choisit diffèrent ici et là, nous avons tous à choisir Marie comme mère spirituelle, pour construire à la fois notre sainteté, et aussi la communion des saints de la grande famille de Dieu. Elle est donc indispensable, et nous pouvons nous en accomoder, car elle est d'un immense secours.

N'ayez pas peur de mettre Marie avant tous les saints, jamais celle-ci ne permettra qu'elle passe avant son Fils, elle sera justement là pour éviter tout égarement de dévotion, et pour permettre de poursuivre le plus justement possible la quête de la sainteté.
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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 00:12
Suite à mon article sur Ste Thérèse, voici donc les dernières paroles de celle qui a témoigné d'un amour immense jusqu'au dernier instant. La beauté de ce passage révèle la grandeur de son amour. Qui pourra comprendre ces mots si ce n'est celui ou celle qui accepte de plonger dans le mystère de l'amour et de la souffrance.
Cependant, ce passage, bien plus que de faire craindre la mort, doit susciter l'admiration et l'envie de dépasser en amour cette grande soeur qu'est Ste Thérèse pour vous (je l'espère) autant que pour moi.

Jeudi 30 septembre 1897, jour de sa précieuse mort :
(recueilli par ses soeurs)

Le matin je la gardai pendant la Messe. Elle ne me disait pas un mot. Elle était épuisée, haletante ; ses souffrances, je le devinais, étaient inexprimables. Un moment, elle joignit les mains et regardant la statue de la Sainte Vierge :
- Oh ! je l'ai priée avec une ferveur ! Mais c'est l'agonie toute pure, sans aucun mélange de consolation.

Je lui dis quelques paroles de compassion et d'affection et j'ajoutai qu'elle m'avait bien édifiée pendant sa maladie.
- Et vous, les consolations que vous m'avez données ! Ah ! elles sont bien grandes !

Toute la journée, sans un instant de répit, elle demeura on peut le dire sans exagération, dans de véritables tourments.
Elle paraissait à bout de forces et cependant, a notre grande surprise, elle pouvait se remuer, s'asseoir dans son lit.

- Voyez, nous disait-elle, ce que j'ai de force aujourd'hui ! Non, je ne vais pas mourir ! J'en ai encore pour des mois, peut-être des années !
- Et si le bon Dieu le voulait, dit Notre Mère, l'accepteriez-vous ?
Elle commença à répondre, dans son angoisse :
Il le faudrait bien...
Mais se reprenant aussitôt, elle dit avec un accent de résignation sublime en retombant sur ses oreillers :
Je le veux bien !
J'ai pu recueillir ces exclamations, mais il est bien impossible d'en rendre l'accent :
Je ne crois plus à la mort pour moi... Je ne crois plus qu'à la souffrance... Eh bien, tant mieux !
O mon Dieu !...
Je l'aime le bon Dieu !
O ma bonne Sainte Vierge, venez à mon secours !
Si c'est ça l'agonie, qu'est-ce que c'est que la mort ?
Ah ! mon bon Dieu !... Oui, il est bien bon, je le trouve bien bon...
En regardant la Sainte Vierge :
- Oh ! vous savez que j'étouffe !
A moi :
- Si vous saviez ce que c'est que d'étouffer !
- Le bon Dieu va vous aider, ma pauvre petite, et ce sera bientôt fini.
- Oui mais, quand ?
... Mon Dieu, ayez pitié de votre pauvre petite fille ! Ayez-en pitié !
A Notre Mère :
- O ma Mère, je vous assure que le calice est plein jusqu'au bord !...
...Mais le bon Dieu ne va pas m'abandonner, bien sûr...
...Il ne m'a jamais abandonnée.
... Oui, mon Dieu, tout ce que vous voudrez, mais ayez pitié de moi !
...Mes petites soeurs ! mes petites soeurs, priez pour moi !
...Mon Dieu ! mon Dieu ! Vous qui êtes si bon ! ! !
...Oh ! oui, vous êtes bon ! je le sais...

Après Vêpres, Notre Mère posa sur ses genoux une image de N. D. du Mont Carmel.
Elle la regarda un instant et dit, quand Notre Mère lui eut assuré qu'elle caresserait bientôt la Sainte Vierge comme l'Enfant Jésus sur cette image :
- O ma Mère, présentez-moi bien vite à la Sainte Vierge, je suis un bébé qui n'en peut plus !... Préparez-moi à bien mourir.
Notre Mère lui répondit qu'ayant toujours compris et pratiqué l'humilité, sa préparation était faite. Elle réfléchit un instant et prononça humblement ces paroles :
- Oui, il me semble que je n'ai jamais cherché que la vérité ; oui, j'ai compris l'humilité du coeur... il me semble que je suis humble.
Elle répéta encore :
- Tout ce que j'ai écrit sur mes désirs de la souffrance. Oh ! c'est quand même bien vrai !
...Et je ne me repens pas de m'être livrée à l'Amour.
Avec insistance :
Oh ! non, je ne m'en repens pas, au contraire !

Un peu plus tard :
Jamais je n'aurais cru qu'il était possible de tant souffrir ! jamais ! jamais ! Je ne puis m'expliquer cela que par les désirs ardents que j'ai eus de sauver des âmes.

Vers 5 heures, j'étais seule près d'elle. Son visage changea tout à coup, je compris que c'était la dernière agonie.
Lorsque la Communauté entra dans l'infirmerie, elle accueillit toutes les soeurs avec un doux sourire. Elle tenait son Crucifix et le regardait constamment.
Pendant plus de deux heures, un râle terrible déchira sa poitrine. Son visage était congestionné, ses mains violacées, elle avait les pieds glacés et tremblait de tous ses membres. Une sueur abondante perlait en gouttes énormes sur son front et ruisselait sur ses joues. Elle était dans une oppression toujours croissante et jetait parfois pour respirer de petits cris involontaires.

Pendant ce temps si plein d'angoisse pour nous, on entendait par la fenêtre - et j'en souffrais beaucoup - tout un ramage de rouges-gorges, et d'autres petits oiseaux, mais si fort, si près et si longtemps ! Je priais le bon Dieu de les faire taire, ce concert me perçait le coeur et j'avais peur qu'il fatigue notre pauvre petite Thérèse.
A un moment elle semblait avoir la bouche si desséchée que Sr Geneviève, pensant la soulager, lui mit sur les lèvres un petit morceau de glace. Elle l'accepta en lui faisant un sourire que je n'oublierai jamais. C'était comme un suprême adieu.

A 6 heures, quand l'Angelus sonna, elle regarda longuement la statue de la Sainte Vierge.
Enfin. à 7 heures et quelques minutes, Notre Mère ayant congédié la communauté, elle soupira :
- Ma Mère ! N'est-ce pas encore l'agonie ?... Ne vais-je pas mourir ?...
- Oui, ma pauvre petite, c'est l'agonie, mais le bon Dieu veut peut-être la prolonger de quelques heures.
Elle reprit avec courage :
- Eh bien !... allons !... Allons !...
Oh ! je ne voudrais pas moins longtemps souffrir...
Et regardant son Crucifix :
Oh ! je l'aime...
Mon Dieu... je vous aime !......

(puis dernier soupir)

Un immense merci à ma grande soeur Thérèse. Elle l'est réellement !
Ce jour-là, elle a sans doute "compléter ce qui manque aux souffrances du Christ" (Col 1, 24), et sans doute souffert pour bien plus tard me conduire moi aussi. Puisse les hommes de foi aimer autant qu'elle a aimé !
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 23:37
J'ai abordé la question de la sainteté et des saints canonisés par l'Eglise dans cet article.
En lien donc avec cette approche,  je me permets de glisser un petit article tout particulier sur la petite sainte qui, nous le savons, a ouvert le coeur de beaucoup. Je parle de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, ou Ste Thérèse de Lisieux.

Je me permets ici d'inclure un lien vers sa biographie : Ste Thérèse de Lisieux.

Je prends plaisir à rédiger ce petit mot en son honneur, et le fait comme un cadeau que je lui adresse directement. En effet, j'ai dit dans mon précédent article sur la sainteté qu'il était bon de se laisser guider et de choisir quelques saints auquels on se rattache davantage, dont on cherche à approfondir la connaissance et à rencontrer spirituellement.

J'ai découvert Ste Thérèse par l'intermédiaire d'un magnifique petit livre, étonnant de simplicité et redoutablement efficace pour éveiller spirituellement à la sainteté, intitulé "Croire à l'amour", du père d'Elbée. (disponible ici)
J'ai pu grâce à ce livre entrevoir les prémices de la petite voie si chère et si propre à Ste Thérèse.
A la suite de cela, j'ai pu lire "Histoire d'une âme", autobiographie écrite à la demande de sa mère supérieure, et "Derniers entretiens", recueils des dernières paroles de Thérèse avant qu'elle ne s'en retourne vers le Père, après plusieurs mois clouée au lit par la maladie.

S'il est bon de connaître ce qu'a été la vie d'un saint que l'on apprécie, il faut être capable tout de même de se détacher des actions de celui-ci, pour entrer dans le coeur de ce saint ou de cette sainte. Concernant Ste Thérèse, sa vie cloitrée dans le carmel de Lisieux nous préserve de mal la comprendre, et de s'attacher à ce qu'elle a pu faire, car concrètement, elle a simplement vécu sa petite vie de soeur, s'attachant a faire chaque chose avec autant d'amour qu'elle pouvait. Il est donc agréable de la lire et de saisir où elle a su placer l'amour dans les petites choses quotidiennes, et ainsi percevoir combien la sainteté est bien une vocation universelle.

Mais la concernant, "Derniers entretiens" est sans doute celui qui révèle le mieux la grandeur de l'amour qui l'unissait à Jésus, et avec certitude aujourd'hui plus que jamais. Nous pouvons remercier ses soeurs qui l'ont accompagnée dans ces derniers instants, et ont recueillis ses dernières paroles. Cela nous permet aujourd'hui de voir jusqu'à quel point elle a pu aimer Jésus, et combien nous sommes appelés à vivre cette union d'amour.

Je ne suis pas assez sage pour pouvoir dire ou choisir quel saint te conviendra le mieux dans ta progression à Dieu. Mais je puis témoigner de ceci : il est possible d'établir une relation personnelle avec quelques uns d'entre eux, de telles sortes qu'ils puissent te guider, te conseiller, et te conduire plus vite à Jésus, d'une manière toute intime, qui t'appartient, et sur laquelle il est sans doute difficile de mettre des mots. Pour moi ce fut Ste Thérèse, et il serait normal que cela puisse être un(e) autre saint(e) pour toi.
Mais cette relation est non seulement permise, mais surtout encouragée par Dieu, pour goûter dès ici-bas à la joie de la communion des saints. Et par-dessus tous ces saints, il y a en premier lieu la vierge Marie, qui est là comme toute première sainte à laquelle le Christ nous invite à nous unir, et moi aussi à sa suite ! Mais la vierge Marie fera l'objet d'un nouvel article à part entière :-)
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 10:58
Sainteté et canonisation.

Il est possible que par moment, ou en discutant avec d'autres, tu te poses la question du rôle des saints canonisés par l'Eglise. En quoi sont-ils utiles ? nécessaires ? En quoi consiste le culte des saints et notre relation à eux ? N'est-ce pas un détournement de ce que nous visons : Dieu ?

Je vais essayer d'éclaircir ces différents points, pour comprendre quelle place leur donner en vue de notre propre sainteté, et du rôle qu'ils peuvent jouer.
J'ai essayé de m'approcher du sens réel de la sainteté que nous visons, en décalage avec la véritable Sainteté, pleinière, dont nous pourrons jouir une fois auprès de Dieu, dans ma partie "La véritable Sainteté." du complément (I - Les deux chemins).

Il faut donc différencier la Sainteté dans toute sa perfection, qui ne laisse aucune place à l'orgueil car pleinement Amour, que chacun de nous ne pourra vivre et connaître qu'une fois au ciel, auprès de Dieu ; et la sainteté sur cette terre, qui vise bien sûr la perfection, mais vise avant toute chose l'Amour, et dont la reconnaissance de notre imperfection fait aussi partie. La sainteté est donc avant tout un état du coeur qui cherche à aimer le plus parfaitement possible à chaque instant. Aimer Dieu bien sûr, en passant par aimer l'autre, et avant cela, s'aimer soi-même, aussi imparfait que je sois.

Nous savons donc que chacun et chacune d'entre nous ne sommes pas appelés à être canonisés par l'Eglise. Car pour beaucoup de saints, misérables, leurs actions reflètent très mal leur coeur.  Et nos actions reflètent bien souvent mal notre propre coeur. Je signifie par ceci que ce que les autres peuvent voir ou verront de moi apparaitrait en parfait décalage avec ce qu'est la sainteté. Il est donc important de ne pas confondre le sens de la canonisation de l'Eglise, et celui de la sainteté dans ce qu'elle a d'UNIVERSEL.
Je te souhaite, si Dieu le veut, de pouvoir être canonisé, et devenir ainsi un exemple pour d'autres. Mais après tout, ni toi ni moi ne devons rechercher cette canonisation, mais bien parvenir à aimer plus parfaitement.

Mais alors, quel sens donner à la canonisation ?

Les saints canonisés par l'Église sont des personnes dont la vie en pensées, en paroles et en actes rendent visible ce qu'est la véritable sainteté. Ce sont à ce titre des exemples. Mais attention, non pas des exemples en actions, mais bien de coeur. L'Église nous dit donc : ne craignez pas de prendre pour exemple ces personnes, car si vous les comprenez vraiment, alors ils vous conduiront à Dieu. Car le saint ne désigne jamais lui-même, mais bien Dieu avant toute chose. Puis, sa spiritualité donnera des moyens pour s'approcher de Dieu, et ses actions des moyens concrets de la vivre, et des idées audacieuses pour chacun de nous dans notre service à Dieu.
Nous devons donc accéder à une semblable perfection du coeur, nous laisser porter par leur spiritualité si nous la sentons proche, et enfin, ne pas chercher à les imiter en actions, mais simplement à imiter leur audace et la pureté de leur vie.

C'est pour cela que l'Eglise désigne autant de saints, et ainsi autant de chemins qui permettent d'arriver à Dieu, afin que chacun de nous puisse trouver les saints qui lui conviennent, les spiritualités qui le dispose, et puiser ainsi dans l'Eglise de quoi avancer dans ce chemin de sainteté. Les saints canonisés sont donc un moyen non négligeable de gagner du temps !

La communion des saints.

La communion des saints est l'union que nous pouvons avoir avec les saints du ciel, et les saints (au moins en puissance :-) ) de notre temps. Je parle bien d'union et de relation, et non pas de pouvoir réciter leur biographie, leurs écrits et simplement de les évoquer.
S'unir aux saints, c'est établir, par le biais de ce qu'ils ont laissé, et par nos prières intérieures qui leurs sont spécifiquement adressées, une relation amicale ou fraternelle. Il est donc important de se laisser guider par eux, de leur demander de l'aide, des éclairages et du soutien, et d'échanger avec eux en allant plonger au coeur de leur spiritualité qui leur est souvent propre. Comme il est impossible d'être amis de tous les hommes, aussi saints fussent-ils, on ne peut prier tous les saints. Mais en choisir quelques uns, dont les paroles et les actes ont touché notre coeur, c'est se disposer à se laisser enseigner et conduire par eux, afin d'arriver à Dieu plus rapidement. Car indéniablement, ils ont tracé une route, et leur joie est de pouvoir conduire quelqu'un après eux pour lui présenter le Seigneur.
Il est une image souvent reprise pour désigner les saints, c'est celle d'une fenetre de verre. La fenetre laisse passer la lumière, qui émane de Dieu. Mais on sait que le verre réchauffe bien plus que s'il n'y avait rien. C'est le sens à donner aux saints qui nous approchent de Dieu bien plus vite.

Si donc tu hésites à prier les saints, je te dis de ne plus hésiter ! Car s'il y avait un risque de se détourner de Dieu en s'approchant des saints, eux-mêmes n'auraient jamais pu ni être saints, ni être canonisés. L'Église les a justement canonisés pour nous montrer qu'ils ont bien mis Dieu avant eux-mêmes. Le seul risque vient encore de toi, si tu regardes les saints à la manière des hommes, et le vénère à la manière des hommes. Mais en vue de Dieu, ils seront pour toi des grands frères et des grandes soeurs qui sauront t'aider à vivre et choisir le meilleur, pour toi-même et pour les autres. N'aie donc pas pour objectif de parler à une multitude de saints, mais prends-en quelques-uns avec toi, et cherche à percer le mystère DE LEUR COEUR.
Alors ils seront une bienfaisante influence pour te faire gagner beaucoup de temps, en parfait accord avec le plan de Dieu sur toi !
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