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A lire :-)

Pour une meilleure compréhension du parcours proposé dans ce site,
j'invite chaque visiteur à lire chacune des parties extraites du texte "A la Folie..." dans l'ordre. (ou à télécharger le PDF)
Amicalement,
+ Pierre +
3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 23:20
- III -

Le dépouillement selon la chair


« Donne-moi tes biens ! »
 

Notre propre nature.

« Naturellement, tu es comme ce jeune homme. »

Jusqu’ici, il a très peu été question du dépouillement de soi. En effet, pour commencer ce chemin, il faut que le Seigneur « se mette à nous aimer ». C’est-à-dire qu’Il ait vu en nous le désir de suivre la Vérité.

C’est alors le point de départ de la seconde grande découverte de la foi. Rappelons la première : Dieu est Amour. La seconde est : Dieu s’anéantit complètement. Ce n’est donc pas Dieu qui dit à l’homme de se dépouiller pour se dépouiller, mais bien de Le rejoindre au cœur même de ce qu’Il est.

Naturellement, nous sommes semblables au jeune homme riche de l’Evangile. En effet, par amour pour Dieu, nous sommes prêts à suivre ses commandements. Mais nous n’avions pas perçu qu’Il nous demandait ensuite de renoncer à autant de choses qui faisaient notre vie. Nous n’avions pas perçu ce qui faisait obstacle au désir de Le suivre. Cet obstacle, c’est notre nature.

En réalité, la lutte ne se fait pas contre toute notre nature, elle se fait contre la part blessée de celle-ci, ce qui touche justement à la fois à ce qui nous enchaîne, et donc ce qui nous fait souffrir. Et notre nature blessée cherche le bonheur, mais croit le trouver dans les plaisirs immédiats, ou plus globalement terrestres. Notre nature blessée cherche à aimer et à être aimée, mais croit le trouver dans des relations médiocres. Bref, notre nature est empêchée d’être parfaite, et dénature ce qui la meut pour se concentrer sur elle-même. La lutte contre notre nature n’est donc pas un reniement de ce qui me fait Homme, mais un perfectionnement de ma condition d’Homme. Nous sommes finalement destinés à retrouver notre pleine nature perdue.

Renoncer à ses biens.

« Réjouis-toi : si le Seigneur te le propose, c’est que tu as bien avancé, et que tu en es capable. »

Le renoncement à ce qui fait nos biens terrestres est sans doute la toute première étape vers un renoncement plus profond encore. Mais on voit combien il est nécessaire, car il n’est pas inné à l’homme, même pour celui qui aime Dieu. C’est le Seigneur qui propose de s’y lancer.

Ce premier renoncement sera difficile à la mesure du matérialisme et de l’attachement à ce que nous avons. Mais il reste aussi celui qui peut encore être à « portée de cœur », c’est-à-dire que contrairement aux renoncements qui suivront, un effort sur soi peut permettre d’y parvenir, pour certains peut-être. On peut encore y arriver un peu « par nous-mêmes », même s’il est nécessaire que le Seigneur nous désigne quelles sont ces richesses auxquelles nous devons renoncer. Mais il est bon dès à présent de s’en remettre à Dieu, car pour les plus grandes richesses, c’est déjà impossible. Mais peu importe. Le chemin qui suit est entièrement remis au Seigneur, il est donc préférable d’être rapidement mis face à notre pauvreté.

Si le Seigneur propose au jeune homme riche de vendre ses biens, c’est pour une raison bien précise. En effet, la vente est un non-retour. C’est-à-dire que ce que je laisse, en le vendant, je ne peux le récupérer par la suite. Ainsi, il faut percevoir le risque que souligne ici le texte pour nous-mêmes. Je ne suis pas contraint de me séparer de toute richesse tant que mon cœur n’y est pas attaché. Mais les rendre tout de même accessibles, à portée de main, peut suffire à m’y attacher de nouveau. Aussi, pour mes grandes richesses, il est important de voir s’il ne convient pas mieux de les « vendre ».

Premières souffrances pour le Christ.

« Offrir ses biens te rendra vite le centuple de joie, et tu en manques... »

Jusque là, les souffrances étaient inutiles, elles n’allaient nulle part, car elles ne pouvaient pas être offertes. Ces premiers détachements sont alors l’occasion des premières souffrances offertes, chose qui n’arrivait pas auparavant car celles-ci permettent justement de suivre le Christ. Elles sont donc les premiers éveils, comme les premiers pas d’un enfant, au sens de la souffrance dans ma vie de chrétien, sens que je décide de leur donner, à l’exemple du Christ : c’est-à-dire placer ces souffrances dans une perspective d’amour.

Les souffrances intérieures qui découlent d’un détachement aux biens matériels, si elles peuvent être difficiles, n’en sont pas moins celles qui apportent ensuite le plus rapidement un réconfort. En effet, bon nombre de nos tracas, souffrances et exaspérations quotidiennes sont liés à cet attachement trop grand. Rapidement, le fait de dépasser ce qui est matériel offre une liberté et une paix dans ce domaine qui est rapidement perceptible. Aussi ce qui nous rebutait au départ car trop lié à notre plaisir s’avère être une bouffée d’air

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 23:14
- II -

La Prière


« Donne-moi du temps ! »


L’âme à vif.

« Mais peut-Il te prendre dans cet état ? »

Pour comprendre pourquoi Dieu, dans son plan d’Amour, ne peut pas rendre saint qui que ce soit en un instant, il faut percevoir en Lui le médecin de mon âme. Cette comparaison nous vient du Christ lui-même et nous est d’un grand secours.

"Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs." (Lc 2, 17)

Le Christ est le médecin de mon âme. De la même manière qu’il est possible d’avoir « la chair à vif », nous pouvons nous imaginer avoir « le cœur à vif » ou  encore « l’âme à vif ». Cela signifie que Dieu ne peut nous manipuler qu’avec une extrême précaution et beaucoup de délicatesse, sans quoi Il pourrait nous faire très mal. Notre nature blessée nous a rendus sensibles et souffrants aux soins que Dieu veut nous donner.

Quels sont ces soins ? Retrouver la vraie liberté, comme un paralysé voudrait retrouver la possibilité de marcher, ou un aveugle la possibilité de voir. Pour certains soins, il faut intervenir rapidement, malgré les souffrances du patient, et pour d’autres, il faut du temps et de la patience pour que les choses se remettent en place. Mais le secours que le Christ nous porte concerne tout notre être. Ainsi, c’est ma personne dans mon corps, mon esprit et mon âme qui doit guérir progressivement. Le temps est donc un bien précieux, comme un paralysé pour qui marcher avant que les jambes ne soient parfaitement remises ne ferait que repousser la guérison définitive.

De la prière à la Volonté de Dieu.

« Dans la contemplation, tu percevras où sont vraiment tes désirs, et ce que Dieu attend de toi. »

Si la prière intérieure ne semble pas naturelle à l’homme, elle doit devenir dans la vie du croyant un point d’ancrage nécessaire pour discerner ce qu’il fait dans sa vie. Il y a une logique dans la prière qui part de l’homme, et va vers Dieu, puis retourne à l’homme.

Même si lorsqu’on redécouvre la prière, celle-ci peut sembler plus facile, la prière n’est en général et heureusement pas innée. Cela n’en fait qu’un meilleur acte d’offrande et d’amour pour Dieu. Quel mérite y aurait-il à pouvoir prier alors que cela ne demande aucun effort ? C’est bien donc la volonté libre de l’homme d’accorder du temps pour Dieu qui pourra faire débuter en lui sa véritable transformation. Pour permettre d’entrer en relation avec Lui, Il nous a laissé avant toute chose sa Parole, qui est vivante et nous éclaire. Mais cet éclairage en lui-même n’est pas la réponse directe à la question : « Que dois-je faire Seigneur ? ». Si tel était le cas, il ne serait pas nécessaire d’entrer en relation personnelle avec Dieu. Or, le cœur de la prière doit être cette relation, ce dialogue, ce cœur-à-cœur, qui fait se livrer l’âme à un confident qui est Dieu, et qui se laisse avisée par Lui. La Parole est donc pour nous prétexte à une meilleure compréhension de Dieu, et donc à notre contemplation. C’est alors dans le silence de la contemplation que Dieu me dispose à comprendre comment ce que je perçois de Dieu se répercute sur ce que je vis. C’est la réponse de Dieu qui permet de vivre parfaitement dans le monde. La prière à ses débuts met en place un nouvel équilibre, entre la prière et l’action.

La prière et l’action.

« Ces prières deviendront la respiration de ton quotidien. »

Nous venons de voir comment la prière pousse à agir de manière plus conforme à ce que Dieu attend de moi, car je me dispose à son influence. Par contre, l’action ne dispose pas à la prière, tel l’ouragan qui ne dispose pas à entendre Dieu. Dieu est dans la brise légère.

Ainsi, dans le délicat équilibre entre la prière et l’action, il faut surveiller que mon trop de prières ne soit pas prétexte à fuir mon quotidien, et que mon trop d’activités ne soit pas prétexte à fuir ma rencontre avec Dieu. Cependant, en toute chose, la prière prévaut sur l’action. Que cela signifie-t-il ? Qu’il est plus grave pour le bien de l’âme de ne plus prier que de ne plus agir, quand bien même les actions seraient charitables. En effet, mon trop de prières, si je demeure de bonne volonté envers moi-même et envers Dieu, me poussera à agir de nouveau. Alors que celui qui s’engage dans le trop d’actions est en danger : celui d’être coupé de ce qui le pousse à agir parfaitement. Aussi donc, il convient d’être bien plus exigeant sur soi-même en matière de prières qu’en matière d’actions. Agir pour Dieu et en conformité avec Dieu est une conséquence de ma prière, et c’est pourquoi la prière est première.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:59
- I -

Les deux chemins


« Donne-moi ton OUI ! »


Choisir une voie.

« Seule ta décision libre de ne pas Le suivre peut l’en empêcher. »

La perspective chrétienne du bonheur s’oppose radicalement à ce que le monde perçoit dans cette même quête. Car, au fond, l’objectif pour tout homme est le même : trouver le bonheur.

A cela deux voies s’opposent. L’une à la manière du monde, laissant libre cours aux envies, assouvissant celles qui se présentent comme réalisables, prenant avec facilité les plaisirs qui se présentent, jusqu'à finalement les rechercher pour eux-mêmes. Cette voie de facilité, vers laquelle chacun sent la tentation de la rejoindre, conduit indéniablement à un enfermement, un enchainement. Progressivement, mais rapidement, au choix libre de profiter des plaisirs se substitue la dépendance à ces plaisirs, et retire à l’homme sa liberté. A l’opposé de la Vérité qui libère, le mensonge, se faisant passer pour liberté (« Je fais ce que je veux »), entraîne une absence de liberté (« Je fais ce que ma chair réclame. ») Aussi pour être vraiment libre, il faut se tourner vers un autre bien.

La vraie liberté (« Je veux ce que je fais ») appelle donc à vivre sur une autre voie. C’est une voie tellement autre qu’elle est en apparence rebutante : elle demande des efforts, des renoncements, des humiliations, des souffrances, et rien de ce que promet la voie précédente. Elle en appelle pleinement à suivre la Vérité (plus exactement ce que je perçois de la Vérité selon mon cœur) avant de suivre mes instincts. Ainsi, la percevoir suffit à créer la lutte intérieure, qui sera la lutte permanente par la suite : vais-je choisir ce que mon esprit désigne comme bon et vrai, ou ce que ma chair réclame ? Il s’agit là d’une lutte contre ma nature blessée.

Les deux voies avant qu’elles ne soient choisies comportent un risque. La première celui de s’enfermer, la seconde celui de ne pas « faire ce que je veux ». S’il est possible de se laisser happer par la première, et ceci très facilement, il faut en revanche pour la seconde s’y engager pleinement, en pleine conscience. Il faut la choisir, librement, et maintenir cet engagement au fur et à mesure que l’on s’y « enfonce ».

Le OUI intérieur.

« Tu en auras besoin plus tard, car si petit qu’il soit, il sera ton bâton de marche. »

D’où l’absolue nécessité du croyant de prononcer ce « oui » intérieur. En effet, c’est dans la mesure où je puis poser à un moment donné le choix libre de m’y engager que je pourrais m’appuyer dessus quand il faudra poursuivre contre toute espérance, persévérer contre toute attente, et se rappeler ce « premier amour » qui permit de s’engager dans une voie que je sais difficile.

Celui qui a pu voir dans sa propre vie l’Amour de Dieu doit cependant réaliser une chose : Dieu, qui a choisi librement de s’effacer face à l’homme, pour justement lui permettre d’exercer pleinement sa liberté, se permet d’enfreindre cependant cette règle quand Il se révèle pour la première fois (subitement ou progressivement). En réalité, il attend un simple petit pas de l’homme, une simple occasion, comme pour « justifier » cette atteinte à sa liberté au moment où Lui veut se révéler. Il en fait alors mille vers lui, afin que l’homme ait de quoi ne plus douter par la suite. Ce oui est donc une réponse à un appel lancé par Dieu : « je t’ai montré quel amour j’ai pour toi, veux-tu aller plus loin ? »

Le péché d’orgueil.

« Ne dis pas que tu n’en es ni digne ni capable. C’est bien trop vrai.
Mais rien n’est impossible à Dieu. »

Ce qui s’oppose le plus à ce chemin, c’est l’orgueil, parfaitement à l’opposé de l’Amour véritable. L’orgueil, au-delà de ses formes égoïstes et fières, peut vis-à-vis de Dieu se présenter sous deux formes principales. La première consiste à s’auto-satisfaire de manière excessive, c’est-à-dire d’affirmer ne pas avoir besoin de Dieu. Facilement perceptible, elle est souvent un obstacle à la découverte de la Vérité, et à sa capacité à se laisser transformer par elle. C’est un orgueil rebelle et insolent face à la constatation pourtant à la portée de tous, que nous confie St Paul : « Je fais le mal que je ne veux pas faire, et je ne fais pas le bien que je voudrais faire. » (Rom 7, 19) Bref, je suis misérable.

L’autre forme d’orgueil se présente sous la forme de dévalorisation excessive de soi-même. Cela consiste à dire : « je ne peux pas être sauvé », ou encore « je ne vaux pas la peine d’être sauvé ». C’est réellement une autre forme d’orgueil, consistant à se placer différemment des autres hommes, pour prétexter un refus du salut. S’il est plus difficile d’y percevoir de l’orgueil, il faut comprendre que là encore nous sommes face à un cœur dur qui refuse de se laisser aimer. Pire encore, c’est une déformation de son regard face à l’amour, et un mensonge à soi-même. Tout ce qui s’oppose radicalement à l’Amour est orgueil.

Ces deux formes sont bien sûr présentes autour de nous, mais c’est au cœur de nous-mêmes que nous devons avant toute chose les traquer. A cette double forme d’égoïsme, le Seigneur répond : « Tu n’es rien du tout, misérable. Mais dans une relation d’amour seulement, tu es pour moi un enfant inestimable. » Voilà qui nous place exactement où nous devons être, dépendant de Dieu, et s’aimant soi-même, condition pour aimer en retour.

C’est ce même péché qui favorise tous les autres, car c’est une logique contraire à la Vérité. En effet, avant de commettre la faute, elle consiste à dévaloriser la gravité du péché, et à ensuite l’amplifier. Ainsi, avant de tomber, elle m’engouffre dans le péché, puis par un renversement, elle provoque la culpabilisation intérieure, me rendant malheureux de ma propre faute. Ainsi, face aux tentations, il convient toujours de percevoir la juste gravité de la faute tout en sachant qu’elle me paraitra moindre. Si je chute, je dois veiller à certes considérer la juste gravité, mais surtout m’en remettre à la miséricorde divine, qui surpasse toute faute, même les plus graves. C’est un équilibre intérieur mis à rude épreuve tout au long de la vie, que seul l’approfondissement de la relation au Christ permet de préserver. En effet, par Lui, je pose sur moi le regard à la fois exigeant pour viser les sommets, et plein de compassion pour ne pas tomber plus bas. Un regard d’amour en somme…


La véritable Sainteté.

« Entendons-nous : tu vas bien devenir saint, à la manière de Dieu. »

Il convient par ailleurs de définir la véritable Sainteté visée par le croyant. La Sainteté comme objectif ultime est bien sûr perfection, charité, oubli de soi, et extraordinaire car surnaturelle. En ce sens, le témoignage des saints canonisés par l’Eglise nous fait contempler et désirer le ciel. Par le témoignage de leur vie, ils nous désignent là où aller.

Cependant, la tentation est grande de placer ces gens au-dessus des autres hommes, et de dire : eux sont extraordinaires. Le risque d’une telle vision est de voir la sainteté comme inaccessible. Il est donc nécessaire de bien entrevoir la véritable sainteté sur la terre.

Car cette sainteté terrestre ne peut pas se définir de la même façon. Elle ne peut se refléter d’abord par la perfection et les grandes actions, sans quoi effectivement elle serait inaccessible pour beaucoup. Il est important de rappeler que c’est l’Esprit qui est Saint, et que mes actions reflètent ce qui est de mon esprit, car sanctifiées par mon esprit, lui-même sanctifié par Dieu (c’est-à-dire par la perfection de ma relation à Dieu). Ainsi, bien plus que de grandes œuvres et de perfection, c’est dans le cœur qu’il faut viser la sainteté, privilégiant avant toute chose la perfection de la relation à Dieu, une perfection qui n’est pas d’abord visible. La perfection visible ne peut précéder la perfection du cœur, ou alors elle est un mensonge. Cette perfection du cœur entrainera la perfection de l’esprit. Sera donc saint celui qui ne s’attarde pas à vouloir faire de grandes choses, mais bien à vouloir grandir spirituellement en Dieu. Ainsi ordonnée, du cœur à la chair, l’être tout entier pourra alors tendre vers la perfection.

Voila donc qui fait de la sainteté quelque chose à la fois d’accessible, et de très présent : cela commence dès maintenant, et plus encore, c’est l’affaire de chaque instant présent, et non un objectif fixé dans un avenir plus ou moins lointain. Le tout n’est donc pas de « devenir saint » mais bien
d’ « être saint », dans le cœur,  dès maintenant.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:47

« Car si nous sommes déjà en communion avec Lui par une mort semblable à la sienne,
Nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne. » (Rom 6, 5-6)


INTRODUCTION AU COMPLEMENT 

Le petit parcours spirituel présenté dans le livret « A la Folie… » qui accompagne celui-ci est avant tout un cheminement de foi, et doit être lu comme tel. Il n’a pas la prétention d’apporter une formation véritable sous forme d’étude, mais bien de permettre un cheminement intérieur, avec une progression réelle du début à la fin.

La foi n’est en rien une chose qu’on acquiert, puis qu’on garde, ou qu’on perd, suivant ce que la vie nous réserve. De la même manière que l’amour conjugue l’AIMER et le VOULOIR AIMER, la foi demande de CROIRE et de VOULOIR CROIRE. De la même manière donc que les temps premiers de l’amour demandent une purification, amenant à « vouloir aimer » autant que d’ « aimer », pour ensuite aimer plus parfaitement, il est des temps premiers de la foi, où l’on « croit », et un autre temps de purification, qui demande de « vouloir croire ». Ce temps est celui de la nuit ou des désillusions. Il est celui du dépouillement et de l’abandon. Il peut être un élan du cœur mais bien souvent « s’impose » au croyant.

Il est à ce moment-là important de ne pas douter d’une chose, le cœur, fondement et base de tout le reste : Dieu est Amour. Il m’aime et m’invite à L’aimer en retour, d’une manière plus parfaite.

Commence donc un temps différent de celui de la foi simple du départ, belle mais plus imparfaite. C’est un temps où Dieu se cache à la vue du croyant, dans le but d’épurer la foi de ce qu’elle a de trop orgueilleux. C’est un temps de grande grâce, dans une grande épreuve, à l’image des âmes du purgatoire, ayant perçu Dieu mais qui ne peuvent pas Le rejoindre. Cette absence demande à l’âme des efforts considérables en matière de foi, d’abandon, de confiance… Mais c’est indéniablement ce vers quoi elle doit tendre pour parfaire son intimité avec le Christ.

En ceci, le mystère de l’Incarnation est un grand mystère. Ce chemin de dépouillement n’a pas le péché originel ou même actuel comme cause première. La cause en est plus profonde. Nous pouvons l’affirmer car il s’est imposé au Christ Lui-même lors de la Passion, alors qu’Il décide de suivre librement la Volonté de son Père pour un déroulement qu’Il ne peut pas désirer, Lui qui est pourtant sans péché. Aussi, nous avons la certitude que ce dépouillement est un vrai dépouillement, que la Passion fut une vraie Passion, et que la situation de Jésus vrai Dieu et pourtant vrai Homme n’a en rien allégé le sacrifice, mais au contraire l’a porté à l’apogée du sacrifice innocent : c’est une souffrance et une mort toute entière par Amour, sans que celles-ci soient facilitées par la condition divine. Car avant tout, c’est une mort complète du Christ à Lui-même, qui passe par cette souffrance de l’âme. Le Christ sur la croix ne peut donc qu’être Dieu fait Homme, de même que Celui qui a vécu la Passion, et qui est ressuscité !

Car dans cette perspective de mort à soi-même, il serait incongru de la séparer de la Vie qui en jaillit. Cette Vie est toute nouvelle, pure et parfaite : elle donne le vrai bonheur. En séparant cette Vie nouvelle de Dieu et cette mort intérieure, nous ferions de cette dernière un masochisme, un reniement de soi, une absurdité, dont la seule récompense ne serait que de pouvoir dire « Je l’ai fait » sans percevoir que justement nous sommes encore loin de ce que Dieu désire pour nous. Par ailleurs, n’y parvenant que par amour, « l’avoir fait » ne serait qu’une illusion.

Rejoindre le Père, et petit à petit, désirer la Volonté du Père, c’est là où Dieu nous attend et qui demande ce dépouillement, véritable celui-là, qui part de la réciprocité de ma relation à Dieu, et m’oriente vers les autres. Ce sont les deux dimensions de l’essence de Dieu, et de la foi, que la symbolique de la croix, ou encore du sang et de l’eau, nous révèle de Dieu. La croix qui se tient droite par sa poutre verticale, dans une pleine relation à Dieu, et soutient la seconde poutre, toute horizontale, tournée vers les autres. C’est encore ce sang (Amour de Dieu) et cette eau (Parfaite humilité) qui jaillissent du cœur de Jésus au moment même de son dépouillement le plus total.

C’est tout un programme où seul un cœur libéré peut aller, acceptant de retirer chacune des composantes du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:44

marguerite.png

Pour illustrer mon mémoire, je n’ai rien trouvé de plus à propos que cette image, quasi-universelle, de la marguerite cueillie qu’on dépouille peu à peu de ses pétales. Chacun sait ce qui accompagne le fait de retirer chaque pétale. On s’en remet au nombre de pétales pour mesurer « combien on aime » la personne à laquelle on pense. Dépourvue de tout, la personne qui accueillerait un cadeau tel qu’une fleur sans pétale ne le ferait que par Amour de celui ou celle qui l’offre, tant le cadeau semble misérable.

Cette image ne saurait mieux illustrer le dépouillement qui s’opère en nous-mêmes, par amour, et qui révèle justement jusqu’où je suis capable d’aimer.
Qui peut prétendre venir s’offrir ensuite au Seigneur, alors qu’il ne reste rien d’autre que le cœur. Mais Celui-ci nous accueille ainsi dépouillé par Amour
 et uniquement par Amour.

Plus encore, c’est Lui qui y remettra de nouveaux pétales quand tous seront tombés.
Et bien plus beaux que les premiers.



  A   L A   F O L I E . . .  

 

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:37
« Je te donne ma grâce. »

Il est une dernière chose qu’il faut rappeler sur cette voie de l’anéantissement de soi-même, du renoncement total, jusqu’à ce que chacun de nos désirs s’efface devant Lui.
Il est tentant de croire, surtout au début, que c’est à force d’efforts et de renoncements que l’on s’impose qu’on parvient au but si exigeant de tout donner. Si cela peut marcher quelques temps, bien vite on s’essouffle et on désespère d’y parvenir. Car comme des blessures superficielles, que tu peux soigner par toi-même, il y a certains renoncements qui sont à ta portée. Mais le mal profond demeure.
La sainteté ne s’acquiert que par grâce, car elle est guérison profonde de l’âme. Cet anéantissement recherché ne viendra par conséquent que par Lui, et non par toi-même. La sainteté est donc bien, comme tout le reste, un don du Seigneur, celui-là même qui rendra parfaitement heureux et pour l’éternité.

La contrepartie, c’est simplement ta bonne volonté, et elle uniquement, qui permettra à la grâce d’agir. C’est très important : ta coopération, ta liberté et donc ta progression personnelle ne sont engagées que par ta bonne volonté (c’est-à-dire conformer ce que tu vis à ce que tu pense être la Vérité), qui comme une clé, ouvre la porte à toutes Ses grâces.
Aussi, les découragements, qui viennent irrémédiablement, comme des balises rappelant notre pauvreté (quelle que soit notre sainteté), ne doivent pas prendre le dessus sur la certitude que Dieu peut faire ce qu’Il veut de l’âme la plus repoussante et la plus enchaînée qu’il soit, à condition que la bonne volonté demeure.


Ainsi, je te souhaite de pouvoir tout lâcher, librement, et de suivre le Christ là où Il veut te conduire. Si tu Lui fais confiance, alors tu iras vite, et tu seras parfaitement heureux, car c’est bien dans cet oubli de toi-même que réside ton éternel bonheur, ayant pour seule optique Dieu, Amour et Humilité, qui appelle toute ta contemplation. C’est une immense joie que de découvrir cette voie, de terribles renoncements, mais la Vie en plénitude à la clé.

Que le Seigneur t’accompagne sur ce chemin !

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:34
« Donne-moi tes désirs ! »

Te voici au cœur du cœur-à-cœur. Si tu as pu offrir tout ce que le Seigneur te propose, non sans peine, mais non sans joie, et si tu t’acharnes à les offrir encore (car tu as pu voir comme c’est un combat permanent), il te reste tout ce qui te constitue comme être de chair, d’âme et d’esprit. Tu as laissé tes envies, attraits de la chair, que le Seigneur t’invitait à offrir. Tu as laissé aussi tes projets, attraits de ton esprit. Ce qu’il te reste en dernier lieu, ce sont tes désirs, les attraits de ton âme.


Sache que l’offrande de tes désirs est différente des autres offrandes. Alors que l’offrande de tout ce qui précède est libération et guérison, offrir tes désirs est une amputation. Tu touches le fond de ton anéantissement pour laisser toute la place au Christ en toi. Tu renouvelles par ce moyen l’acceptation du Christ de se donner entièrement à son Père.
Contrairement aux autres offrandes, celle du désir peut être sans joie, sans saveur. Cela signifie que tu peux ne pas y consentir. Pour être le plus exact, c’est une offrande d’amour, consistant à dire au Seigneur : « Tel est mon désir, mais j’y renonce face à Ta Volonté. »

Pour le comprendre, contemple le Christ au soir de Sa Passion :
« Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ma volonté, mais la tienne. » (Lc 23, 42)
Voici donc le grand mystère de l’offrande parfaite de toi-même au Père, de ton union intime avec Lui : placer Sa Volonté au-dessus de toute autre chose. Et donc au-dessus de la tienne.
Tu aurais voulu faire carrière ou te retirer à l’écart ? Laisse-Le décider !
Tu aurais voulu vivre longtemps sur terre, ou Le rejoindre le plus vite possible ? Laisse-Le décider !
Tu aurais voulu offrir ta vie au Christ, ou te marier ? Laisse le Père décider !
Tu aurais voulu être saint ? Laisse le Père décider !

Mais n’oublie jamais, à l’image des Evangiles, de Lui exprimer chacun de tes désirs. Le Seigneur entend celui qui appelle et crie vers Lui. L’offrande des désirs demande donc d’abord de les Lui dire, puis d’y renoncer à condition que le Seigneur le demande. Il ne s’agit pas de se forcer soi-même à y renoncer, car tu risques bien trop de t’enorgueillir d’une telle réussite, ou de désespérer tellement la souffrance est grande. Contente-toi de Lui dire ce que tu désires, et de Lui demander si tu dois le Lui laisser ou non. Lui te montrera, et ainsi tu es sûr d’aller au rythme que le Seigneur choisit pour toi. Faire autrement, en voulant renoncer à un désir qu’Il ne te demande pas, ce serait comme vouloir te soigner toi-même, alors que tu ne sais pas comment t’y prendre, et que tu n’as pas la délicatesse du Seigneur.

Je te mets donc en garde : ta petite âme fragile doit vraiment aller à son rythme. Ni trop vite, ni trop lentement. Les évènements qui arrivent (ou non) te font avancer à ton propre rythme, qui n’est pas celui de ton voisin. Aussi sois attentif à ce que le Seigneur attend de toi en chaque situation, cherchant à tout offrir dans ce qui se rapporte à la chair et l’esprit par amour, tout en t’abstenant si c’est par orgueil. Tes désirs, eux, permettent le mouvement de ton âme vers Dieu et vers ce qui est bon pour toi, et c’est pour cela que tu dois les préserver et les exprimer. Ne sachant lesquels te sont indispensables, laisse le Seigneur désigner ceux auxquels tu dois renoncer, de peur que tu ne te fasses plus de mal que de bien. Alors tu pourras renoncer à ces désirs en pleine liberté pour que le Seigneur fasse Sa Volonté avant la tienne.

Voilà ce qui peu à peu te façonnera parfaitement à l’image du Père. Ce n’était pas le désir du Fils de se laisser mourir sur la croix, mais la Volonté du Père. Ainsi parmi tes désirs, il en est un qui doit primer sur tous les autres, celui-là même qui témoigne de la sainteté bien plus que tous les autres signes que peuvent être la contrition, la foi en Dieu et en sa Miséricorde, le désir de Dieu ou encore la perfection. Ce signe, c’est l’acceptation de la Volonté du Père par-delà tout le reste. Il s’agit de CONFORMER LIBREMENT TON DÉSIR AU SIEN quand ton désir premier s’oppose à la Volonté de Dieu.

C’est une visée purement surnaturelle. Si tu parviens à l’entrevoir, alors rend grâce à Dieu qu’Il te l’ait montrée. Cela te permettra d’aller plonger plus directement au cœur de l’essence même de Dieu, qui est Charité et parfaite Humilité. Le Fils nous montre l’exemple par sa mort intérieure totale, avant même que Sa Passion ne commence, et nous révèle ainsi que le Père suit cette même logique d’Amour.

« Là où est ton trésor, là est aussi ton cœur. » (Lc 12, 34)
Voilà le sens de ton combat pour la sainteté, engagé par la découverte du Dieu Amour, et qui s’achève en devenant semblable à Dieu, c’est-à-dire mort à toi-même, anéanti par Amour. Si ton trésor est en Dieu, uniquement, sans que rien ne vienne troubler ce temple des saints, alors ton cœur y sera déposé, pour l’éternité. Mais tant que demeure une partie de ton cœur ailleurs qu’en Dieu, alors tu peux tout perdre, car l’Amour appelle l’amour, et rejette irrémédiablement l’orgueil. Aussi Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus avait-elle raison en annonçant : « Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné. »

Ce chemin est long, et ne s’achèvera pas sur cette terre, mais tu dois l’envisager et l’espérer. Il doit te permettre de comprendre comment la seule relation d’amour pour Dieu, et par ce biais la fusion avec Lui sera ton seul et unique bonheur, infini. Tout ce qui aujourd’hui t’enchaîne ne pourra plus rien car toute la place de ton cœur sera rempli d’amour, sans aucune exception.

Je sais donc que tu n’y es pas encore, mais ces « 40 années dans le désert » que seront cet anéantissement de ton être ont besoin d’une vie entière au minimum pour te rendre « à l’image de Dieu ». Alors en route !

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:29

 « Donne-moi tout ce que je t’ai donné ! »

Il est beaucoup de choses que le Seigneur t’ait données. En réalité, il n’est même rien qui ne soit dans ta vie qui ne soit passé par les mains de Dieu.

Un roi part en voyage, et te remets une somme d’argent.

L’homme en mal de vivre, égoïste, orgueilleux, sait immédiatement ce qu’il ferait de cet argent : il le dépensera dans ce qui le réjouira un instant. Ne sois pas cet homme.

L’homme soucieux de construire quelque chose de durable remontera ses manches et travaillera dur pour que cet argent lui rapporte. Ainsi par son travail, il se donne de quoi vivre plus longtemps, sans manquer de rien. Tu peux être de ceux-là mais ce n’est pas suffisant.

Enfin, il y a l’homme qui aime son Roi. Cet homme l’aime au point qu’il travaillera dur pour que l’argent de son Roi soit fructifié, et que l’intégralité en revienne, non à lui-même, mais à ce souverain qu’il aime tant, intégralement.

Le plus sage aux yeux de Dieu est bien le troisième, et tu dois être de ceux-là.

Après avoir renoncé, il te faut maintenant offrir. La différence importante est la suivante : celui qui renonce est le deuxième homme : il a fait fructifier son argent, et le Roi lui demande une partie de ses biens, car sans l’argent du Roi, rien n’eut été possible. Cet homme ayant travaillé pour lui paiera son Roi, car il sait qu’il Lui doit sa fortune, mais il ne donnera que ce que le Roi lui demande.
Celui qui offre entre dans une relation toute nouvelle avec son Roi : avant même que le Roi ne lui ai demandé quoi que ce soit, voici l’homme offrant la totalité de ses biens. Crois-tu que le Roi ne se réjouira pas, et ne donnera pas à cet homme non seulement de quoi vivre, mais bien plus encore ?

J’entends bien ta question : Le Seigneur donne-t-il pour reprendre ?
D’abord, le Seigneur ne s’intéresse pas à tes biens pour eux-mêmes. C’est ton cœur qu’Il veut, et tout entier. Il te veut capable de tout pour Lui.
Ensuite, Il ne reprend pas, il invite ardemment à offrir. Il prend le risque de donner abondamment, dans l’attente et l’espoir que l’homme soit reconnaissant, et redonne par amour pour Lui.
Aussi, sa question n’est pas : « Puis-je reprendre ce que je t’ai donné ? », la question du Seigneur est surtout « Es-tu capable d’offrir ce que je t’ai donné ? »
Te voilà donc mis face à ta liberté : tu peux accepter ou refuser d’offrir ce que bon te semble chacun de tes jours. Ce que la vie te donne, tu peux le Lui rendre, sans même que Lui ne t’impose d’y renoncer. Comme une forme de jeûne, se rapportant à chacune des choses de ta vie. Si tout cela est fait par amour pour Lui, Il ne te refusera aucun cadeau !

Celui qui n’offre rien de ce que donne le Seigneur prend un double risque. D’abord celui de s’enorgueillir de ce qu’il a et de ce qu’il produit, car même s’il sait que cela vient de Dieu, rien n’empêchera la satisfaction personnelle, si désagréable à la vue du Seigneur, face à ce qu’on pense avoir fait par nous-mêmes, et ceci survient à la moindre occasion. L’autre risque, c’est celui de se trouver dans une grande peine intérieure le jour où la vie le séparera de ces dons qui lui sont si chers. Et cela viendra, dans cette vie ou au moment de la mort.

Ce n’est pas de trop que ces offrandes. Ce sont des cadeaux qui plaisent à Dieu et qui libèrent le cœur.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:25

 « Donne-moi chacune de tes relations ! »

Comment t’appartiendrait-il d’offrir tes relations ? Tes relations ne sont-elles pas l’histoire d’une personne avec une autre ? Intimes en quelque sorte, et surtout pas à offrir. Que ceux qui t’entourent s’offrent à Dieu, tu peux le souhaiter, mais tu ne peux les offrir à leur place. Ne s’agit-il pas là de leur choix, leur vie ?
Mais tu fais fausse route : ce ne sont pas les personnes qui sont à offrir (si ce n’est les inviter à s’offrir elles-mêmes, par ce chemin que tu essaies de suivre), mais bien la relation qui t’unit à cette personne, le lien tissé avec le temps et la connaissance réciproque. Si ce lien s’était fait sans Dieu, voilà que tu peux le Lui offrir.

Ces amis qui t’entourent sont, je l’espère, de bons amis. Tu en as besoin, vraiment. Il suffit de voir comment ces amitiés t’ont épanoui et ouvert les yeux et le cœur. Sans ces relations, sois sûr que tu serais un cœur dur et trop plein, au point de craquer, ou bien encore une coquille vide, sans consistance et sans attirance.

Le Seigneur sait que tu en as besoin. Il sait aussi avec quel acharnement, tu peux t’accaparer tes amis. Il sait que plus qu’un besoin, cela peut être un obstacle pour une relation qui t’ouvrira bien plus les yeux et encore bien plus le cœur. Cette relation est celle de toi-même avec le Christ. Il ne te demande pas de renier tes amis. Au contraire, sois-leur fidèle et attentionné. Par contre, Il te demande de Le situer, Lui, devant toutes tes amitiés. Il te promet même de donner à tes relations la véritable place qui leur revient dans ta vie, et de poser sur elles un regard semblable à celui du Christ.

Si tu ne donnes pas tes relations, tu seras vite dérouté. Non que l’amitié soit impossible, mais l’amitié traverse ses tempêtes, peut s’éloigner suivant les choix de la vie, les tiens et ceux de tes amis, et être sujettes à la faiblesse humaine. Face à cela, ce don n’est pas de trop car il serait dommage que la peine de perdre ou de ne pouvoir voir tes amis remplace ta joie et ton désir du meilleur pour eux. Que tes relations passent avant tes peines, voilà qui est beau et vrai.

Mais je perçois bien ce qui peut te faire peur. Si tu venais à perdre ou à voir s’éloigner tes relations, qu’est-ce qui pourra les remplacer, car tu en as besoin ?
La réponse est en Dieu, et en ce que tu essaies de faire depuis que tu lis ces pages. Il est un ami plus proche que tout ami, bien plus fidèle, bien plus respectueux et bien plus aimant que le plus grand de tes amis. Cette personne, c’est le Christ, qui te garantit une amitié que tu ne pourras pas perdre, et qui sera toujours à tes côtés.

Vivre sans un ami, c’est vivre uniquement avec le Christ. Cela te permettra à la fois de découvrir une relation dans une dimension bien plus parfaite, au moins du côté de Dieu, et d’ajuster ta manière de les vivre. Cela permettra aussi de redécouvrir chacune de tes relations comme cadeau. Sans cela, la présence de tes amis te paraîtra « normale », c’est-à-dire indispensable, au point que tu suffoqueras lorsque tu seras seul. Si tu peux vivre seul, loin d’eux, alors les moments d’amitié te seront un cadeau mille fois plus beau, et qui renforceront cette amitié comme don mutuel et parfaitement gratuit de l’un à l’autre. Tes relations n’en seront que plus belles.

Tout cela, tu pourras y parvenir si ta plus grande relation est partagée d’abord avec Celui qui demeure auprès de toi. Le Seigneur sait que tu as besoin de quelqu’un. Jésus sera avec toi tous les jours, jusqu’à la fin des temps, et son Amour pour toi est parfait. Pourquoi te priver de la plus belle leçon d’Amour dans ta propre vie ?
Il est donc urgent de placer ton amitié avec le Christ devant toute amitié. Car c’est bien Lui la seule relation qui demeurera en chaque instant de ta vie si tu t’appliques à la faire grandir. Remettre ses relations à Dieu, et y renoncer parfaitement, voilà une force pour après, pour vivre la Charité autour de toi, de manière libre et détachée. Si tu y parviens, sois sûr que le Seigneur te permettra de jouir de tes relations à la parfaite mesure de ton cœur, exactement comme tu en auras besoin. Tu ne seras ni trop attaché, ni trop indifférent. Tu ne seras ni trop seul, ni trop submergé. Tu aimeras Dieu et ton prochain plus parfaitement.


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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 22:22
« Donne-moi tes projets ! »

Tu peux être de ceux qui n’ont pas ou peu de projets, ou alors de ceux qui en ont beaucoup (trop ?). Certains diront : « Qu’est-ce qu’une vie sans projet ? Une vie morte, une vie ratée ! ». D’autre diront : « Nous n’avons qu’une vie, une seule, tâchons d’en profiter ! ».

Ces gens ont raison, mais n’envisagent que l’aspect humain et naturel des choses. Ce n’est pas une vision pour toi qui veut atteindre des sommets. Ce qu’ils visent est trop médiocre et insuffisant. Concernant tes projets et ta vie, voilà qu’il te faut à la fois te donner entièrement pour faire de ta vie, humainement, une réussite, c’est-à-dire se donner les moyens de construire chaque instant ta vie de demain, mais également accepter de « lâcher les rênes ».

Construire ta vie, peut-être l’as-tu bien compris. Mais as-tu bien saisi et construit ta vie dans l’idée que chaque instant appartient à Dieu ? Aussi, si les évènements réduisent à néant ce que toi tu t’es efforcé de bâtir, avise Dieu pour qu’Il t’avise à son tour. Efforce-toi de trouver consolation dans les choses qui ne sont pas de ce monde. C’est quand tu sauras te détacher parfaitement de l’idéal même que tu vises ici-bas que tu y trouveras le goût d’y avoir renoncé pour accéder à un tout autre bonheur bien plus grand.


Tes projets, qui peuvent donner du goût à ton existence, peuvent aussi être ce qui l’alourdissent. Souviens-toi que tout passe ! Ainsi chaque chose que tu fais peut retourner au néant à n’importe quel instant. Conscient de cela, tu dois t’en remettre à Dieu.

Ne crains pas pour autant ! Bien entendu, il y a certains projets pour lesquels tu n’aimerais pas que le Seigneur s’interpose. Mais le Seigneur est-Il indifférent à ce qui fait ta vie ? Va-t-Il te laisser poursuivre une voie qui te perd ou t’enchaîne sans chercher à sauver cet enfant bien-aimé que tu es à ses yeux ? Va-t-Il se désintéresser de ce que tu vises, de ce que tu construits ?
Tu peux choisir de Le mettre en dehors de tout cela, mais Lui n’en sera que plus attentif et insistant.
Lui veut te conduire à un bonheur immense, plus grand encore que tous tes projets réunis. Je t’en parle car il se peut qu’Il te demande de laisser, en toute liberté, l’un ou l’autre de tes projets, et surtout celui auquel tu tiens tant, celui pour lequel tu te serais entièrement consacré. Il se peut qu’Il te demande plus que ce que tu n’imagines. Tes projets sont nombreux, parfois malgré toi-même, et te tracent une ligne toute droite. Le Seigneur peut vouloir te sortir de ce chemin tout tracé, pour aller bien plus loin, et ce malgré toi, simplement par la confiance en Dieu, la seule qui puisse être aveugle.

Si tu refuses de Lui donner tes projets, comment sauras-tu discerner ceux qui te vont si mal ? Comment vas-tu concilier ta foi et ta confiance en Dieu avec ce refus de tout Lui partager. Il est si facile de dire : « Seigneur, prends tout ! », mais de n’offrir en réalité que ce qui t’arrange.

Souviens-toi du premier risque que tu as pris. Tu Lui as dit « oui », pour tout. Oh, bien entendu tu peux rebrousser chemin, à chaque instant. Mais c’est d’une alliance d’Amour dont il s’agit, avec Celui qui t’aime et qui attend de toi que tu L’aimes aussi. La somme de tous nos petits plaisirs humains vaut-elle un pesant d’or à côté de la joie d’offrir à Dieu le cadeau parfait, celui qui correspond à ce qu’Il demande ?

Tu hésites encore ?

Voilà donc que nous appuyons là où il fallait. Car il y a une multitude de tes projets qui n’intéressent pas le Seigneur. Non qu’ils ne soient pas beaux, ni intéressants ; mais c’est bien ceux qui prennent trop de place dans ton cœur que le Seigneur t’appelle à offrir et à être prêt à laisser. Si donc tu hésites, c’est que cette offrande est une des plus belles que tu puisses faire à Dieu, par amour pour Lui. Si tu hésites, c’est que ton amour pour Lui n’est pas premier, ou que tu as perdu un peu de liberté dans ces projets et que Lui veut te la rendre.

Tu peux supplier le Seigneur de te faire renoncer à tout ce qu’Il voudra, excepté ces projets, plus grands que les autres, que tu sais ne pas pouvoir lâcher…
Mais pourquoi ne pas plutôt supplier le Seigneur et demander ardemment de t’aider à les lâcher, justement ceux-là, doucement, tendrement, avec une telle délicatesse que cela finira par t’être facile. Il peut tout et Il veut ton bonheur. Il veut te libérer de tout, sans exception.

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